Nous partons de VIENNE le CHATEAU à 1 heure du matin. Nous faisons 12 kilomètres environ en passant par VIENNE la VILLE et la ferme LA NOUE. On arrive en plein jour à DOMMARTIN où nous cantonnons.
Nous ne sommes pas encore fixés sur le but de notre déplacement, nous sommes pourtant convaincus qu’on nous envoie au repos (1) pour reformer le régiment si cruellement éprouvé au bois de la Gruérie. Nous avons hâte de savoir la vérité.
DOMMARTIN est un des petits villages à l’aspect si commun, mais il est cependant remarquable par la propreté de ses lieux. Les gens y sont aimables.
Le soir, je vais passer un instant au cercle de réunion, formé et créé par la 5° Brigade Coloniale, où un concert a été improvisé, puis on se quitte pour aller se coucher. Je m’endors rapidement car j’ai fatigué toute la journée.

1 – Situation des troupes lorsqu’elles ne sont pas en lignes. Le terme est souvent trompeur car le repos est généralement émaillé de d’exercices, de manoeuvres et de cérémonies qui ne permettent pas aux combattants de réellement se reposer. Plus tard durant la guerre on parlera de « Grand Repos » pour désigner le véritable repos accordé aux unités durement touchées.