Sous-lieutenant Paul ANDREANI

Cet officier proche de Séraphin NICOLAS était probablement son chef de section.

Au cours de mes recherches, j’ai pu retrouver par hasard son petit-neveu François C.  qui m’ a beaucoup aidé en particulier par la mise à disposition de photos et de documents. Je tiens à le remercier.

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Orphelin dés le plus jeune âge, d’un père gendarme mort en service, il est « enfant de troupe » dés l’âge de 7 ans. Il passe 7 ans à l’orphelinat Herriot, puis 4 ans à l’EMP de St Hippolyte du Fort, s’engage à 18 ans dans l’infanterie ….. brillant sous-officier puis officier, il est « mort pour la France » en 1915 .

ENFANT DE TROUPE

        Paul Alphonse Louis ANDREANI est né le 25 août 1890 à Saint-Tropez (Var) il est le fils de Jacques ANDREANI et Paule  BERENGUIER.

          Son père Jacques, maréchal des logis à la gendarmerie de St-Tropez, décède en service le 23 avril 1891 suite à “ des coups reçus sur la tête dans un service d’arrestation d’un malfaiteur”.
Paul est alors âgé de 8 mois, il ne connaîtra pas son père.

          Il passe son enfance à Grimaud avec sa mère jusqu’à l’age de 7 ans.

                                                    

 

Paul vers l’âge de 7 ans sous l’uniforme des enfants de troupe.

 

Pour mieux comprendre le statut des « enfants de troupe » au début du 20ème siècle cette instruction du 10 octobre 1901 est une mine d’informations très intéressantes.

 

En octobre 1897, il est admis à l’Orphelinat militaire Hériot à la Boissière-par-Epernon (Eure et Loir). Il reste dans cet établissement jusqu’en juillet 1904, date à laquelle il obtient son certificat d’études primaires

Il poursuivit alors ses études comme « enfant de troupe » à l’Ecole Préparatoire Militaire de St Hyppolite du fort (Gard), jusqu’en 1908.

 On trouvera également des informations très détaillées sur cet établissement sur:

http://www.aet-association.org/aet/ecoles/ecoles_disparues_france/22/louis_picard_saint_hippo.pdf

 

CARRIÈRE MILITAIRE AVANT LA GUERRE- 1908-1914

Le 26 août 1908, le lendemain de ses 18 ans, il signe son engagement pour 5 ans dans l’infanterie à la mairie de Toulon.
Il est incorporé, comme soldat de 2^ème classe, le 27 août 1908 au 112^ème RI stationné à Toulon.

Commence alors un parcours brillant de soldat puis de sous-officier, en garnison à Toulon et à Draguignan.

Il est promu caporal, le 7 avril 1909 et passe sous-officier le 24 décembre 1909. Un beau cadeau de Noël que ce galon de sergent.
En 1910, il est au camp de la Valbonne (Ain) dans le cadre d’un stage des sous-officiers d’infanterie.

Il est promu sergent fourrier, le 1^er octobre 1911.

Il se rengage pour un an en octobre 1912, à compter du 26 août 1913.

Le repos des sergents, Paul au centre.

Il est promu sergent major en juillet 1913.
Paul 4ème en partant de la gauche 

AU FRONT DURANT 11 MOIS

           A la mobilisation, il reste affecté au 112°RI et rejoint le front au premier jour de la guerre.

D’après cette photo Paul a été blessé en août ou septembre 1914

Après une brillante carrière de sous-officier il est promu officier.

Par décision ministérielle en date du 9 mars 1915 et par application du décret du 2 janvier 1915, les promotions et mutations à titre temporaire pour la durée de la guerre, ci-après sont ratifiées:
Au grade de sous-lieutenant et maintenu à leur corps
à dater du 1er novembre 1914:
M Andréani sergent-major au 112e régiment d’infanterie

(Reférence J.O. du 15 mars 1915 page 7/24)

Une nomination pour combler les pertes énormes des premiers mois de guerre.

 Sous lieutenant Paul Andréani, 1er à gauche.

Avec ses hommes.                               

Devant une mitrailleuse allemande.

Paul ANDREANI (X) et Séraphin NICOLAS (accroupi devant Paul à droite)

Histoire d’une photo: J’ai récemment reconnu Paul sur cette photo (le 2ème en partant de la droite).
Ses descendants  m’ont confirmé qu’il s’agissait bien de Paul.
Une photo que j’avais regardé de nombreuses fois, dans un ouvrage bien connu  » La première guerre Mondiale » chez Larousse Page 67.

 

Le SLT ANDREANI est tué à l’ennemi le 30 juin 1915 dans le bois de la Gruérie, d’une balle dans la tête.

Il avait moins de 24 ans.Les circonstances de sa mort sont détaillées dans la citation qu’il obtient à l’ordre de l’Armée.

 

 

Par arrêté ministériel du 17 avril 1920 publié au JO du 19 juin 1920 il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur.

 

 

Il sera inhumé au carré militaire de Vienne le Château (Carré B tombe 85) puis transferé en mai 1924 au cimetière militaire de Vienne-le-château où il repose tombe 268.

 

Sa tombe est la troisième en partant de la Gauche.

 Les photos du cimetière de Vienne-le-château sont de Alain C.
(Février 2012)

1er et 2 septembre 1915

1er septembre:

            BREUIL. Levé à volonté. Dans la nuit j’ai grelotté dans la mansarde. Temps brumeux, pluie dans la soirée ; mangé à souper 3 bons lapins et bu du très bon cidre. On est toujours dans l’incertitude au sujet du départ.

2 septembre:

          Toujours à BREUIL au repos. On part ce soir, paraît-il. Dans l’après-midi, il pleut très fort. Départ de BREUIL à 6 heures du soir, il n’y a que 6 kilomètres. Nous passons à ROMAINE où nous attend le 3° bataillon.

            Arrivés à ….. vers 8 heures 30. Le cantonnement est très mauvais et faute de place, nous sommes obligés de coucher sous un hangar exposé aux 4 vents. Il pleut, on couche sur la terre et les pierres.

3 septembre 1915

           J’ai passé une bien mauvaise nuit sous ce hangar. Le froid me réveille de bon matin et je vais me chauffer les pieds à la cuisine en attendant de boire le café.

            Le 173° est dans le village. Je cherche la 4° car je veux voir le cousin Emile (1), j’ai la chance de le rencontrer et nous sommes bien heureux de nous embrasser après de si longs mois d’absence. Quel plaisir de se revoir…On parle un peu du pays et des parents et de tout ce qu’on a passé !.. Le village où nous cantonnons est MEURIVAL (Aisne)

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1 – Il s’agit d’Emile ROUX, son cousin germain, né le 7 novembre 1883, fils de Paul ROUX et de Victorine NICOLAS

4 et 5 septembre 1915

4 septembre:

            Nous changeons de cantonnement et nous logeons maintenant dans une petite ferme. Là au moins nous pourrons fermer les portes cette nuit et nous aurons moins froid. Le soir, je revois Emile et nous causons encore un peu.

5 septembre:

            Dimanche. Nous avons passé une meilleure nuit dans notre nouveau logis. Le temps est maussade. Dans l’après-midi, pendant mon heure de faction je reçois une bonne averse.. On ne sait toujours rien pour le départ.

            Le 2° bataillon est déjà monté aux tranchées, ainsi que deux autres compagnies du 1er Bataillon.

6 et 7 septembre 1915

6 septembre:

            LEPERONI part en permission, il est fou de joie. Cela se comprend et je languis que mon tour arrive. Il fait un temps superbe aujourd’hui. Dés le matin on apprend qu’un départ probable pourrait bien avoir lieu. Il n’y a rien pour ce soir et le départ est renvoyé.

 7 septembre:

            Il fait un temps superbe et même chaud. Encore une journée de repos, la dernière car ce soir nous montons dans le secteur. Je n’ai plus revu Emile, sa compagnie a du monter aux tranchées. Nous partons de MEURIVAL à 6 heures pour le secteur. Etape de 15 kilomètres environ.

8 septembre 1915

          Arrivé hier au soir dans le bois. Les cabanes sont rares et toutes prises. Nous couchons néanmoins dans la cabane du lieutenant, où se trouve un petit renfoncement. Nous y allons à 6, le plafond est bien bas et nous cognons souvent de la tête. Le matin nous trouvons un autre abri, nous le nettoyons à fond et nous nous y installons. L’après-midi, nous arrangeons les outils dans le magasin.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90305300.r=abris+.langFR

9 septembre 1915

                Dans la nuit on nous réveille pour aider à décharger les charrettes de matériel qui arrivent. On se recouche mais on est réveillé une seconde fois par le lieutenant qui tape à la cloison qui nous sépare de sa cabane. C’est une fausse alerte, il n’y a rien du tout et on se recouche.

            Le matin je travaille au bureau du magasin, l’après-midi je vais commander une corvée au bataillon de réserve.